Franchement, tu

 

Créée en 2005 par l’auteur et metteur en scène Nicolas Kerszenbaum, la compagnie Franchement, tu emprunte son nom à un tic de langage né de la prolifération des blogs au début des années 2000, un choix qui explicite d’emblée le rapport réflexif à la langue impulsé par son créateur. La compagnie cherche à mettre en scène des récits inspirés d’expériences réelles qu’elle falsifie et déforme à travers le prisme de la fiction dramatique, pour mieux interroger les différents aspects de l’humain. Des rapports qui unissent les êtres vivants au questionnement sur le choix d’un mode de vie, la compagnie cherche à introduire la poésie au sein d’une remise en question éthique et sociale, voire politique. Lauréat 2015 de la Villa Médicis Hors les Murs de l’Institut Français pour son projet D’amour et d’eau fraîche, Nicolas Kerszenbaum se distingue aussi par son travail de réécriture de récits romanesques qu’il adapte sur scène, interrogeant et repoussant sans cesse les frontières entre les genres littéraires pour faire surgir sur les planches le mystère d’une littérature poussée dans ses retranchements.

Titre : Défaite des maîtres et possesseurs

Auteur : Adaptée du roman de Vincent Message par Nicolas Kerszenbaum

Mise en scène : Nicolas Kerszenbaum

Comédiens : Nicolas Martel, Marik Renner

 

Créée le 4 avril 2017 au Chevalet, Scène Conventionnée de Noyon, la pièce Défaite des Maîtres et Possesseurs sera jouée le 29 Mars prochain à Thourotte, apothéose d’une tournée qui aura duré deux ans. La compagnie proposera également son spectacle Swann s’inclina poliment lors du Festival d’Avignon du 04 au 23 Juillet 2019.

CE QU’EN PENSE LA HART POÉTIQUE

 

La pièce débute par un porter, la scène d’un rapprochement physique qui révèle une intimité, une proximité qui touche déjà à sa fin, assombrie par la pénombre qui règne sur la scène seulement éclairée d’une rangée de néons rougeoyants. Iris et Malo sont liés, mais la nature de ce lien nous échappe. Alors le spectateur pioche des mots, des expressions et reconstitue par lui-même le fil d’une histoire décousue dans laquelle les rapports traditionnels entre les êtres volent en éclats.

 

L’adaptation dramaturgique du roman dystopique de Vincent Message, Défaite des Maîtres et Possesseurs, place sur le devant de la scène deux personnages à la sensibilité exacerbée. Ceux-ci évoluent dans un monde où l’Homme, sous la domination de « démons » extraterrestres, est élevé pour sa viande et subit à son tour ce que cet ancien « maître du monde » avait imposé aux êtres qu’il jugeait alors inférieurs. Par des jeux de subtilité d’écriture et de mise en scène, Nicolas Kerszenbaum interroge les habitudes de vie et soulève le voile d’un tabou encore bien ancré dans notre société. A travers le récit d’un attachement hors normes qui unit une humaine et un « démon », les deux comédiens convoquent dans l’imaginaire du spectateur des images où se mêlent apocalypse et poésie.

 

Toujours dans la suggestion, la mise en scène épurée refuse d’enfermer l’interprétation individuelle et symbolise les espaces plus qu’elle ne les fixe. Ainsi, le vide ne s’habite que de quelques objets et une paire d’escarpins ou un bandage à la cheville font naître des espaces personnels qui induisent une véritable intimité avec le texte.

 

Marik Renner et Nicolas Martel se donnent la réplique, de loin, et cette distance qu’ils établissent entre leurs corps après la séparation initiale marque une fracture entre leurs deux situations, une frontière impalpable qui esquisse un nouvel ordre social que l’œuvre remet en question. La réappropriation des phénomènes de société actuels dans le cadre de la dystopie invite le spectateur à une méditation sans pour autant se montrer aussi explicitement militante que l’œuvre narrative pouvait l’être, et ce malgré le jeu face public qui domine la majeure partie de la représentation. L’intrigue de la pièce tend vers l’unité classique en réduisant la durée, le nombre de lieux et les actions sur scène et la tension, perceptible dès le début de la représentation, atteint son point culminant lors des passages descriptifs qui rendent insoutenables les lieux évoqués.

 

Défaite des Maîtres et Possesseurs dénonce, par le récit d’une société en crise, les incohérences de la nôtre. Mais le texte n’oublie pas pour autant de rappeler les résurgences d’un regard Poétique qui jette une lumière nouvelle sur le monde. Un texte poignant et sulfureux, à dévorer à pleines dents.


JEU-CONCOURS 

Envie d’assister à l’ultime représentation de Défaite des Maîtres et Possesseurs ? Grâce à la CC2V (60), tente ta chance et gagne deux places pour la représentation du 29 mars prochain ! Pour cela, il te suffit de te rendre sur la page Facebook de La Hart Poétique et d’ajouter en commentaire la réponse à la question suivante :

 

En quelle année la salle Saint-Gobain de Thourotte dans laquelle le spectacle sera joué le 29 mars a-t-elle été inaugurée ?

 

Petit indice : La salle a été construite entre deux évènements marquants du XXème siècle…

INFORMATIONS PRATIQUES

Pour contacter la compagnie FRANCHEMENT, TU ou s’informer des dates et lieux de représentation :

info@franchement-tu.com

01 43 38 23 71

https://www.franchement-tu.com/

 

Pour contacter la CC2V ou s’informer de la programmation en cours :

03 44 96 31 00

culture@cc2v.fr

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Marie Mondon

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